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ISR et rentabilité

BNP Paribas vient de remporter les Asia risk Awards en 2017. Dans un très bon article dans risk.net, son directeur général explique les raisons pour lesquelles la BNP est si active dans le domaine de l’ISR (en asie…) :  “It is not just an ideological drive; ESG and SRI are the right investments in the right space. BNP Paribas is in a position to provide know-how in this area as well as the ability to execute in size,”

Pour les non anglophones une traduction simplifiée (qui sert le propos de ce blog sans faire de publicité), « ce n’est pas seulement idéologique. les investissements ESG et ISR sont les bon investissements à réaliser dans la zone. »

Tout est dit !

un rating Pays avec des critères ISR

Candriam, qui gère 108 Milliards d’euros d’actifs pour ses clients, vient de faire paraître une notation des pays dans une logique ISR. En se basant sur la façon dont les pays gèrent leurs quatre grandes richesses (capital humain, ressources naturelles, capital social et capital économique), Candriam a établi un classement des pays et pointe l’incompatibilité d’une logique ISR avec des investissements dans 49 pays. Sont notamment concernées la chine populaire, la Turquie, l’iran, le quatar et la russie.  Le rapport est téléchargeable sur le site de candriam.

 

Pourquoi les banques proposent-elles si peu de produits ISR ?

Alors que s’ouvrira le 28 Septembre, la semaine de l’investissement responsable, IPSOS a fait paraître le 22 septembre dernier une enquête sur la notoriété de l’ISR.

les conclusions sont sans appel, alors que 52% des sondés déclarent investir en bourse, seuls 3% d’entre eux se sont vus proposer un produit ISR par leur établissement financier. Alors que plus d’un français sur deux déclare accorder une place importante aux impacts sociaux et environnementaux de ses placements, aucune information relative à ces impacts ne leur est fournie.  Au delà de l’intérêt des banques pour leurs propres produits de placements, se pose la question de la formation des conseillers bancaires. Comment conseiller efficacement les particuliers quand les seuls indicateurs dont vous disposez sont financiers ? Comment changer de discours et passer du traditionnel « faites nous confiance, nous avons une armée de financiers qui travaillent dans des salles de marché » à un conseil adapté aux souhaits de clients qui peuvent avoir des souhaits extrêmement différents (ne pas financer les marchands d’armes, créer de l’emploi en France, préserver l’environnement,…) ? Même si comme le demande le Forum de l’Investissement Responsable, les établissements financiers se voient obligés de proposer des produits ISR à tous leurs clients, se posera nécessairement un problème de cohérence dans le discours.

Combien de fonds ISR disponibles pour mon assurance vie ?

Simple allez-vous me dire, il suffit de chercher sur Internet.

Et bien voilà ce qu’une recherche sur les outils accessibles en ligne peut nous indiquer :

  • 1701 fonds ISR pour Morningstar
  • 1258 pour Quantalys
  • 224 fonds identifiés par Novethic (filiale spécialisée de la Caisse des dépôts)
  • 76 fonds labellisés par l’Etat (en sachant que certains fonds comme ceux d’ECOFI, acteur historique de l’ISR en France, ne sont pas référencés)

Trois conclusions s’imposent : premièrement, l’ISR est à la mode et si les analystes « stars » du marché ne peuvent ignorer ce phénomène, il est difficile pour eux d’aller au-delà du déclaratif. Du coup, si vous souhaitez vraiment que vos investissements aient un impact, il vaut mieux analyser la composition des portefeuilles et lire les détails liés à la stratégie d’investissement des fonds.

Deuxièmement, le label Etat n’est pas encore totalement monté en puissance et le faible nombre de fonds n’est pas nécessairement le signe d’une sévérité particulière dans les méthodes de sélection utilisées. En effet, si on analyse le cahier des charges du label, les contraintes sont pour l’instant assez faibles : les gestionnaires de fonds ne doivent par exemple éliminer que 20% de leur univers d’investissement : ils peuvent donc investir dans des entreprises bien moins vertueuses que la moyenne en termes de critères ESG (Environnement, Social, Gouvernance)

La stratégie de l’Etat est compréhensible du moins au départ car il faut référencer a priori un maximum de fonds. Mais attention, il faut être clair ne pas investir dans les entreprises les plus catastrophiques d’un point de vue écologique, éthique ou social c’est bien mais il est possible d’envisager l’ISR de façon un peu plus positive.

Pourquoi un blog sur l’ISR ?

 

Impliqué depuis plus de 20 ans dans les fonds solidaires (et notamment le FCP-IED), ancien membre du comité du label Finansol, je n’ai jamais trouvé de lieu de discussion sur l’ISR à destination des particuliers. En effet, les professionnels du secteur se sont d’abord orientés vers les gestionnaires de fonds professionnels, oubliant peut-être que l’investissement socialement responsable, c’est de la technicité (et c’est grâce à cette technicité qu’il a acquis sa crédibilité) mais c’est également de l’humain et c’est cela qui rend le sujet passionnant. C’est pourquoi nous avons créé avec CAIFF Investissement responsable un blog pour informer et échanger au sujet de l’ISR.

Informer à partir de l’actualité de tous les jours car l’ISR ça peut parfois sembler compliqué (ceux qui ont comparé le nombre de fonds ISR sur Morningstar, Quantalys et Novethic ne peuvent pas dire le contraire) alors que cela peut être très simple (Pour ceux qui n’en seraient pas persuadés, n’hésitez pas à faire notre quizz).

Échanger car chacun d’entre nous a son idée sur ce qui doit être encouragé ou découragé : certains d’entre vous seront focalisé sur le nucléaire, d’autres sur le respect des droits de l’homme, d’autres sur l’emploi et beaucoup penseront à la performance financière. Il s’agira d’aborder tous les sujets, le plus simplement possible sans faire croire que tout est dans tout et qu’il suffira de dire ou d’acheter ISR pour sauver le monde.

Arnaud FARHI, Associé CAIFF Investissement responsable